[RP]Histoire d'une femme enceinte - La naissance d'Owen

Lineluna, heureuse, s'était assoupie dans les bras d'Oreste au terme d'une belle soirée en sa compagnie. A peine eut-il aidé la jeune femme à s'allonger au lit qu'elle tomba dans un lourd sommeil, fatiguée par sa grossesse avancée. Sa nuit fut plutôt agitée cependant, elle finit par glisser sur le côté se dégageant de la douce étreinte de son fiancé.

Au petit matin, Lineluna fut réveillée par de petits coups de pieds qui venaient de l'intérieur même de son ventre. Le petit, embarrassé par cette position, lui affichait clairement son mécontentement. Elle s'obligea donc à ouvrir les yeux et s'assit doucement au bord du lit. Les trémoussements du bébé avaient enfin cessés. Profitant de ce calme qui n'allait pas durer, elle posa son regard sur son fiancé qui semblait toujours dormir à poing fermés.

Ne voulant pas le réveiller -il était encore trop tôt- elle se leva et se dirigea à pas feutrés vers le salon. Elle ajouta quelques bûches dans l'âtre de la cheminée et raviva le feu qui s'était étouffé pendant la nuit. Elle s'assit ensuite dans un des fauteuils qui faisait face à la cheminée. Passant doucement sa main sur son ventre, elle pouvait le sentir en elle, sa chaleur, les battements de son coeur... et elle commença à chantonner une petite chanson de sa voie claire, qui commença à résonner doucement dans le silence de l'aurore.

Il était tôt, certes, mais Line était debout et rien ne la ferai se rendormir, surtout pas avec la détermination avec laquelle le petit lui tambourinait le ventre. Sa voix, sereine et agréable, eut pour effet de le calmer un moment, il est même possible qu’il se soit rendormi.

Profitant de ce répit, Line feuilleta, toujours assise confortablement dans le fond d’un canapé, le petit cahier où elle notait ses recettes. Ce matin, puisque le temps lui en était donné, elle allait préparer un petit quelque chose.

Au bout de quelques minutes, elle trouva enfin son bonheur : elle allait faire du pain aux noix. Il en restait justement quelques unes, c’est une bonne occasion pour les utiliser. Ces noix lui avaient été données par une voisine très gentille qui en avait bien trop pour elle toute seule et qui avait préféré les donner à ses voisins plutôt que de jeter l’excédant. Ce matin, elles allaient justement faire le bonheur de leur foyer.

Sans bruit, Line se leva, tentant de ne pas réveiller l’énergumène assoupis. Elle enfila un épais gilet de laine et sorti sur la terrasse caillouteuse. Le petit vent frais du matin était très agréable, l’herbe était déjà constellée de petites gouttelettes d’eau. Line ouvrit la porte de la petite réserve, tout près du four à pain. C’est ici que sont entreposés les sacs de farine, les saucissons secs, les gros jambons, les barils de sel, mais aussi les tonneaux de bons vins. Rien à envier aux réserves des tavernes, c’est certain !

Line dégagea le plant de travail où s’empilaient un certain nombre d’ustensiles. Choisissant un petit bol en faïence, Line plongea sa main dans le bac de farine et en sorti une pleine bolée qu’elle étala sur le plant de travail. Jaugeant au nez l’eau, le sucre, le sel, Line travailla tout ça jusqu’à obtenir un bon pâton légèrement collant qu’elle plaça sous un torchon. Il fallait maintenant s’occuper des noix. Après les avoir décortiqués et concassées, elle les ajouta à la pâte.

Line fila au dehors pour préparer les braises. Sous les piaillements des moineaux, le ciel violacé du petit matin avait fait place à de belles couleurs orangées accompagnées du lever de soleil.

Les braises étaient fin prêtes, Line enfourna son pain dans l’âtre fumant du four en pierre. La cuisson allait être longue, elle décida donc de rentrer au chaud. Remettant ses chaussons et dénouant son gilet, elle aperçu un petit minois tout tristounet, c’était Stan. Le petit avait les larmes aux yeux et les mains tremblantes, il était tout recroquevillé sur l’un des fauteuils du salon. Line vint rejoindre le petit qui s’élança aussitôt dans ses bras.

Stan chéri, qu’est-ce qu’il t’arrive ? Raconte tout à Tant’Line.

Le pauvre petit s’était réveillé en sursaut ce matin, il sortait d’un terrible cauchemar, le style de cauchemar dont on ne garde aucun souvenir excepté la terreur et la détresse qu’il nous inspire. Mais le gosse n’avait pas osé entrer dans leur chambre pour se réfugier dans leur bras, il était resté là, désorienté, envahi par son désarroi. Line le serrait fort dans ses bras et le câlinait tendrement pour qu’il recouvre son calme. Au bout de quelques minutes, elle le porta sur ses genoux et lui dit :

Stanislas, tu sais bien que tu peux venir nous voir quand tu veux. Oreste et moi t’aimons énormément, nous ne voulons pas que tu sois triste. N’hésite pas à venir nous en parler si tu as un problème, nous serons toujours là pour t’écouter quand tu en auras besoin, même si tu viens nous réveiller en plein milieu de la nuit. D’accord mon chéri ?

Le gosse acquiesça, d’un petit air coupable, sous le sourire bienveillant de Line. Elle lui prit ensuite la main qu’elle posa sur son ventre.

Tu vois mon gros ventre ? A l’intérieur, il y a un petit bébé qui a hâte de sortir et de connaître son cousin Stan. Au début, Oreste et moi on va devoir beaucoup s’occuper de lui car quand tu es bébé, tu ne peux rien faire tout seul et tu ne sais pas parler pour dire ce qui ne va pas. Mais ce n’est pas pour autant que l’on t’aimera moins.

(...)

Lineluna et Oreste* ont finalement décidés de quitter Mimizan pour rejoindre la Franche-Comté. Lineluna s'était résignée à quitter maison, champs, échoppe et plage de sable fin pour entreprendre un long voyage qui s'avérait éprouvant... Tout ça dans le but de retrouver enfin son amie Hanadora, ses connaissances de FC, ses souvenirs... Accompagnés du petit Stan, les trois compères prennent alors la route.

****

Les frontières viennent juste de se réouvrir après ces temps de troubles profonds. Les regards sont méfiants, les villageois ne se mêlent pas aux voyageurs.. Nous avons tout de même de la chance de pouvoir passer aussi facilement.
On m'a rapporté des troubles à Luxeuil, les routes sont peu sures, les gens se révoltent, mais cette ville est encore tellement loin...

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Murat, jolie petite ville bordée par la forêt, florissante de tavernes, animée, des cris de joie, des éclats de voix, tout pour plaire dirai-t-on. Cependant, ce fut les trois plus horribles jours de la vie de Line. Ces douleurs, atroces, pire que tout ce qu'elle n'avait jamais pu imaginer, pire que tout ce qu'elle n'avait jamais pu vivre à ce jour. Une douleur plus horrible qu'un coup de poignard dans le ventre, une douleur qui la plie en deux dans un élan de cruauté.

Oreste, merci d'être à mes côtés dans ces moments difficiles... Ton sourire, ta voix, ta simple présence m'apaise...

Ce soir, sous le ciel remplis d'étoiles, un nouveau-né a poussé son premier cri, puissant, perçant le silence de l'obscurité...

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» [RP] Histoire d'une femme enceinte (deuxième épisode^^)