Demeure de Lineluna
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Une maison, remplie de souvenirs (Royaumes Renaissants)
 
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 De l'hygiène au Moyen-Âge

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Lineluna

Lineluna


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Localisation : dans ses bras, à jamais
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MessageSujet: De l'hygiène au Moyen-Âge   De l'hygiène au Moyen-Âge Icon_minitimeJeu 24 Fév - 17:29

http://medieval-lydia.blogspot.com/2010/04/lhygiene-au-moyen-age.html

L'hygiène au Moyen-Âge

On a souvent en tête, lorsqu'on parle de ce thème, l'image du vilain hirsute et sale, image corroborée par la littérature.

Cependant, il ne faut pas oublier que l'Antiquité a vu l'apparition des thermes. La période médiévale est une continuité dans ce domaine, notamment avec les bains, les étuves.

Dès le XII°s, les sources nous révélant que le bain fait partie des plaisirs sont innombrables. Il s'agit notamment de certains documents tels que les traités de médecine, les herbiers, les romans profanes, les fabliaux, les inventaires après décès, les comptes royaux et princiers.

En ville ou dans les châteaux, on prenait des bains dans les mêmes grandes cuves de bois qui servaient à couler la lessive. On en recouvrait le fond d'un linge épais, afin d'éviter les échardes.
Dans les monastères, en revanche, les bains étaient réservés aux malades et aux convalescents. Il fallait d'ailleurs s'en abstenir dans les trois jours qui suivaient une saignée.

Les villageois et les pauvres se baignent nus à la rivière, ou font des toilettes devant un seau d'eau tandis que les citadins se rendent aux étuves. Toutes les villes d'Europe possèdent des bains publics : Paris en compte 27 inscrites sur le Livre de la taille à la fin du XIII ème siècle. Ces bains étaient ouverts tous les jours sauf les dimanches et jours de fêtes.
Des étuveurs se chargeaient de chauffer l'eau, puis quand elle était prête, des crieurs annonçaient l'ouverture du bain. Il fut d'ailleurs interdit de faire crier avant le lever du soleil, afin d'éviter que les clients, se pressant pour le bain, tombent sur des voleurs.

Les bâtiments qui abritaient les étuves étaient bien plus modestes que les thermes. Selon Robert Fossier (Ces Gens du Moyen Âge), dans une ou plusieurs salles voisines, des cuveaux de bois, emplis par un système hydraulique d'adduction qu'on branchait sur une fontaine ou un cours d'eau proche ; on y accédait par un marchepied pour s'immerger jusqu'à mi-corps. La contenance était d'une douzaine de baigneurs, entièrement nus. Ces étuves étaient mixtes, ce qui est d'ailleurs à l'origine de leur fâcheuse réputation. Certaines miniatures montrent, à l'arrière-plan de la salle des bains, de nombreux lits qui ne sont pas que de repos ! Les « clients » ont la tête couverte ce qui permet, pour les femmes, d'écarter l'hypothèse de simples maisons de passe, les professionnelles portant en général les cheveux dénoués.

A l'entrée, on louait une serviette de toile et un pain de savon, formé d'un mélange d'huiles, de suif et de cendre. L'entretien de la chaleur sous les cuves était assuré, comme dans l'Antiquité, par des briques réfractaires. Un fontanier y veille et un personnel de surveillance va et vient pour éviter les vols parmi les effets des baigneurs.

Pour se laver la tête, un herbier du XIIIe siècle conseille le jus de bette pour éliminer les pellicules et les feuilles de noyer ou de chêne pour obtenir une belle chevelure. Dans ce même herbier, on préconise, pour éviter la "puanteur" de s'arracher les poils et de se laver les aisselles avec du vin, associé à de l'eau de rose et à du jus d'une plante appelée casseligne. Pour se blanchir les dents, il faut se les frotter avec du corail en poudre ou de l'os de seiche écrasé.

Au XIV°s, les textes mentionnent l'apparition de lavabo empli au broc, avec écoulement par une bonde mobile. L'eau est apportée du dehors, du puits ou de la fontaine. L'usage est de se laver les pieds au coucher, le visage au lever, les mains avant de passer à table, les dents, à l'occasion. A la campagne, le bain complet sera toujours une fête familiale.

De l'hygiène au Moyen-Âge Bain2010

Etuves publiques.

Ici les cuviers sont plus raffinés, réduits à la dimension d'un couple et garnis d'un baldaquin.
sur la gauche une jeune femme semble se défendre contre les avances d'un barbon. Manuscrit de Valerius Maximus.

De l'hygiène au Moyen-Âge Bain2011
L'établissement thermal de Pouzzoles, en Italie.
Sur la gauche, la cabine de déshabillage;
sur la droite, la piscine collective.
Là aussi, hommes et femmes prennent le bain ensemble.
Les eaux sont un lieu de cure mais aussi de rencontre, comme elles le seront au XIXè siècle. Manuscrit de Pierre d'Eboli.

De l'hygiène au Moyen-Âge 88710
Les étuves
Valère Maxime, Faits et dits mémorables, Bruges, fin XVe siècle
Paris, BnF, département des Manuscrits, Français 289, fol. 414v.
La toilette de l'enfant

Le bébé était lavé plusieurs fois par jour. Selon la revue Historama N°40, de juin 1987, « Barthélemy l'Anglais, Vincent de Beauvais, Aldébrandin de Sienne, au XIIIe siècle, par leurs traités de médecine et d'éducation, instaurent une véritable obsession de la propreté infantile. Le bain est donné "quand l'enfant ara assez dormi, ci le doit-on laver trois fois par jour".

Les cuviers sont bâtis aux dimensions d'un nouveau-né allongé ; généralement ils sont ovales ou circulaires, faits de douelles de bois. Dans les milieux princiers, ils peuvent être métalliques.

Ainsi, dans les Chroniques de Froissart, en 1382, il est écrit que, en pillant le mobilier du comte de Flandres, on trouva une "cuvelette où on l'avait d'enfance baigné, qui était d'or et d'argent". Certains cuviers possèdent un dais, sorte de pavillon de toile nouée au sommet d'une perche de bois qui surmonte la cuve, afin de protéger l'enfant des courants d'air ; ce raffinement est réservé aux milieux aristocratiques.

Dans la plupart des miniatures, on voit toujours la mère ou la servante tâter l'eau avant d'y tremper l'enfant car elle doit être "douce et de moyenne chaleur". On ne donne pas le bain à l'enfant sans prendre quelques précautions : le cuvier est placé devant la cheminée où flambe un bon feu ; la sortie de bain est assez grande pour bien envelopper le bambin. Elle est toujours à fond blanc même si, parfois, des rayures et des franges l'agrémentent.

La fréquence des bains s'explique par les valeurs curatives qu'on leur attribue. "On le baigne et oint pour nourrir la chair nettement", dit Barthélemy l'Anglais, auteur du Livre des propriétés des choses qui fut diffusé jusqu'au XVIIe siècle avant de sombrer dans l'oubli.

A l'instar des coutumes de l'Antiquité, le premier bain de la naissance est un rite de reconnaissance par la communauté familiale. A l'époque chrétienne, on peut dire que le baptême de l'enfant nouveau-né a repris à son compte la gestuelle de l'hygiène néonatale à cette différence près qu'il s'agit de débarrasser l'enfant non plus de ses mucosités, mais du péché originel.

De toute façon, que l'usage en soit symbolique ou matériel, l'eau est considérée sous l'aspect bienfaisant et purificateur. »

De l'hygiène au Moyen-Âge Bain2012
Un moment important de la journée : le bain de l'enfant.
La servante vérifie de la main la température de l'eau,
qui doit être "douce et de moyenne chaleur".
Fresque de Menabuoi, Padoue, baptistère.


Les latrines

A la campagne, la nature offrait son espace, ses bosquets, ses ruisseaux et des seaux pouvaient faire l'affaire.

En ville, on trouve des latrines publiques aménagées, autant que faire se peut, sur les rivières ou les fossés, avec des planches percées posées sur des rondins. Dans les demeures privées, on trouvait parfois des édicules dans la cour. Selon Robert Fossier, on a même, pour l'anecdote, trouvé un pictogramme sur l'un d'eux: un pot de chambre ! On pourra également trouver un conduit donnant sur l'extérieur, peu hygiénique donc.

Au XV°, on a mention d'une « chambre de retrait » avec siège, écoulement assuré par un tuyau en terre cuite jusqu'à une fosse ou un égout, et un éventoir permettant l'aération.


On l'a vu, l'hygiène est présente au moyen âge, même si elle laissait à désirer dans la rue. Cependant, elle n'a rien à envier à celle des siècles suivants: à la Renaissance, le corps devient tabou. On a peur des maladies et on estime que le corps est protégé sous la crasse. On croit alors que l'eau pénètre dans le corps par les pores de la peau et transmet la maladie. De ce fait, La toilette corporelle devient sèche. On utilise uniquement un linge propre pour frotter les parties visibles du corps. L'hygiène vestimentaire se développe : plus on est riche, plus on change de vêtements. Un habit blanc qui était devenu noir était bien perçu : il avait capté la saleté... Donc, plus besoin de se laver... Paradoxalement, l'eau est utilisée à des fins thérapeutiques: associée à des plantes pour le bain ou en décoction...

Louis XIV, à la fin du XVII°s, fait aménager, à Versailles, un appartement de bains de plusieurs pièces, richement décoré d'œuvres d'art et de marbres, censé rivaliser avec les palais romains...

Mais la baignoire octogonale finira en bassin dans les jardins du château, car la Faculté juge toujours aussi dangereuse la pratique du bain. Le roi se lave le visage et les mains... et masque ses odeurs corporelles à grand renfort de parfums et cosmétiques.

Le XVIIIème siècle voit réapparaître les latrines collectives dans les maisons, et l'interdiction de jeter ses excréments par la fenêtre, chose qui était devenue pratique courante !

De même, on incite les habitants des villes à jeter leurs ordures dans les tombereaux affectés à cet effet.

Le bain voit son retour en grâce. On comprend alors que les pores de la peau n'absorbent plus les miasmes, mais participent au contraire à la respiration. Il convient donc de se laver pour faciliter cette fonction. Les hôtels particuliers de la haute bourgeoisie sont équipés de salles de bain, pendant que la petite bourgeoisie se fait monter des bains à domicile.
Pour les pauvres, on construit des bains publics et des lavoirs.  


Les parfums au Moyen-Âge

La progression des parfums se ralentit avec l'expansion du christianisme. Toutefois, l'utilisation des onguents, des huiles, de l'encens et de la myrrhe perdurait dans la liturgie. Dès le milieu du XIIe siècle l'influence du monde arabe à travers les échanges commerciaux et les croisades ainsi que le besoin d'hygiène (utilisation de savon) contribuèrent au renouveau des parfums dans le monde occidental. En 1190, le roi Philippe Auguste autorisait l'existence d'une corporation de parfumeurs gantiers. Au XIIIe siècle, les parfums, sous forme de fumigation ou sous forme de vinaigre aromatisé, servaient de désinfectants.

Herbes et boîtes à senteurs emplies d'épices s'intégraient dans le décor médiéval tandis que la pratique des bains parfumés se développait. Venues d'Orient, les nouvelles senteurs chaudes du musc, de l'ambre, du santal, de la girofle et de la myrrhe s'ajoutaient aux parfums floraux (rose, jasmin, lavande et violette).

Les pratiques parfumées à des fins de séduction : au XIVe siècle, pour séduire le jeune roi de Pologne, la reine Elizabeth de Hongrie fit fabriquer la fameuse "eau de Hongrie", mélange de fleur d'oranger, de rose, de mélisse, de citron et surtout de romarin. Ce fut la première préparation alcoolique connue. Coussins à la rose, pommes à senteurs (pommes piquées de nombreux clous de girofle, pommes qui donnèrent le nom de pommade), chapelets odorants et fourrures imprégnées participaient à l'atmosphère parfumée des demeures princières.

Source : http://www.chaalis.fr/les1.htm

Livre : Le parfum des origines à nos jours Par Annick Le Guérer
http://books.google.fr/books?id=nwNCnERRQuEC&pg=PA86&lpg=PA86&dq=parfumer+v%C3%AAtement+bain&source=bl&ots=AhIA8mcydy&sig=0kwQ03m_9qaVnzEXZ85HIG0gduk&hl=fr&ei=McS6Tc7nI9Sr8QO7xfjLBQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4&ved=0CCYQ6AEwAw#v=onepage&q&f=false
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